Lefa - Dieu qui me guide (ft. Sneazzy)

1) Deux informations en une, d'abord, un clip :



Oui, c'est euh... un artiste sénégalais, Lefa a clippé ce morceau avec lui. Bon, au moins le couplet de Fall est compréhensible pour les non-sénégalophone.

2) Ensuite, et surtout, Sneazzy a annoncé la sortie de son album, "Nouvo mode", sur lequel se trouve un morceau en featuring avec Lefa, "Dieu qui me guide", renvoi d'ascenseur après le feat sur "3 du mat", probablement. Il sortira demain à minuit, en outre y aura deux morceaux avec Nekfeu, avec Alpha Wann, Laylow, etc. Sneazzy n'est pas un artiste que j'ai tant suivi que ça à cause de sa tête à claque (Même s'il faut bien admettre que DBSS volume 1 reste un projet dont on se souvient), sauf que maintenant il fait partie de la galaxie étendue ayant collaboré avec Lefa. Paraître sur cet album pourrait augmenter son aura auprès de certains publics qu'il semble avoir du mal à atteindre.

Très bon morceau, avec couplet rap, départs mélodiques intéressants. Vis-à-vis de la relative inanité du projet de Sneazzy, qui n'a pas grand-chose pour lui (Histoire de cul et thèmes flou hyper basiques), on peut même dire sans problème que le son, malgré un refrain téléphoné (Genre j'suis connu mais j'suis malheureux etc.) où Lefa fait des ad libs en écho, est probablement moins cons que la plupart de ceux que Sneaz a pu proposé dans ce projet. Lefa parle de sa carrière au sens large et de ce qu'elle implique, rend logique le refrain commençant avec le fait que "Dieu le guide".

Techniquement on est face à un morceau, qui, thématiquement, pourrait totalement être sur l'album "Fame", car, oui, il s'agit bien de ça. Mais à côté de ça, Sneaz parle de n'importe quoi, ce qui gâche un peu le délire.

Quant à "Nouvo mode", qu'en penser ? Pas mauvais, mais plat. Outre "Sang froid" (avec Laylow), le dit "Dieu me guide", "Règles" (avec ses références à B2o ou à Kerry James), "J'encaisse" (qui, dévoilé en single, m'avait laissé beaucoup d'espoir car il était bon, en particulier dans l'atmosphère, les samples, les refrains... tout). Plusieurs prods inspirés, merci Diabi. L'album est soporifique, et même ses feats ne le remontent pas à chaque fois (Celui avec Ama Johnson n'a rien de spécial, celui avec Schnekfeu arrive même à être balourd, même si c'est pas surprenant depuis son dernier projet).
Toujours les mêmes intonations, les même histoires de cul (malgré quelques petites exceptions), on ne profite pas de rap, ni de vrai musiques pop... L'album a 2, 3 ans de retard. Le sortir après les DBSS aurait fait sens, mais en 2020 ? Plus rien à branler.
Une lumière, tout de même, dans le vide de ce projet : S.pri Noir. Posant sur deux morceau, l'un tout seul, l'autre entouré d'Alpha Wann et de Schnek'euf, l'ancien membre de l'Institut pose toujours juste, ce qui permet de déployer sa palette, large depuis "Masque blanc" - l'autre "Étincelle", qui se rapproche pas mal de ce que pourrait donner un morceau de 1995 de nos jours, et dans lequel il lâche une petite phrase... Bon morceau. Des bons changements de prod, des dédicasses dans tout les sens (dont une en hommage au regretté Népal), des couplets courts, et probablement l'un des meilleurs morceaux à 4 que j'ai eut l'occasion de voir dans le rap ces temps-ci.

Pas persuadé de la pérennité du projet, je crois qu'on s'en souviendra pas. Même pas sûr de la cohérence d'avoir mis Lefa ici, à l'inverse de la cohérence dans l'apparition de Sneazzy sur 3 du mat. ça se veut accessible, c'est juste plat et sucré, sans personnalité. Je vous conseille encore les deux premier volumes de "Dieu bénisse SuperSound", infiniment plus réussis.